Les points clés – Maladie de Pompe
La maladie de Pompe, ou glycogénose de type II, est une maladie génétique rare à transmission autosomique récessive, causée par un déficit en α-glucosidase acide (GAA), également appelée maltase acide. Cette enzyme est essentielle pour dégrader le glycogène en glucose dans les lysosomes. Ce déficit enzymatique entraîne une accumulation de glycogène dans les cellules, provoquant une atteinte multi systémique. Les manifestations cliniques sont principalement dues à l’altération des muscles squelettiques, cardiaques et respiratoires.1-5
Les symptômes varient selon l’âge de début et la sévérité de la maladie. La forme infantile précoce, qui survient avant l’âge de six mois, est la plus sévère, avec une cardiomyopathie hypertrophique, une hypotonie généralisée et des troubles respiratoires. Cette forme est rapidement évolutive et entraîne souvent un décès avant l’âge de 1 an dans l’absence d’un traitement. En revanche, les formes tardives, observées chez l’enfant, l’adolescent ou l’adulte, se traduisent par une faiblesse musculaire progressive et des troubles respiratoires, sans atteinte cardiaque.1-2
La maladie de Pompe, décrite pour la première fois en 1932 par le médecin néerlandais Joannes Cassianus Pompe, touche entre 5 000 et 10 000 personnes dans le monde, dont environ 200 en France selon le registre français. Sa prévalence est estimée à 1 pour 40 000 naissances, avec une incidence variable selon les populations, et elle affecte aussi bien les hommes que les femmes.1,4
Le diagnostic de la maladie de Pompe repose sur le dosage de l’activité enzymatique de la GAA dans le sang ou les fibroblastes, complété par une confirmation génétique identifiant des mutations du gène GAA. Une imagerie, comme une imagerie par résonance magnétique musculaire ou une échographie cardiaque, peut également être réalisée pour évaluer les organes atteints.1-2
Le traitement de la maladie de Pompe est personnalisé et inclut une prise en charge symptomatique ainsi qu’une enzymothérapie substitutive, qui remplace l’enzyme déficiente par une enzyme recombinante produite par génie génétique. Pour améliorer l’efficacité à long terme, des enzymothérapies dites « de nouvelles génération » sont en cours de développement, avec des enzymes optimisées pour mieux pénétrer les cellules musculaires.1,6-8
La prise en charge de la maladie de Pompe nécessite une approche multidisciplinaire adaptée à l’évolution de la maladie et passe par les spécialistes suivants : neurologues, pédiatres, cardiologues, pneumologues, internistes, kinésithérapeutes, médecins de médecine physique et réadaptation, généticiens, biochimistes, psychologues … 1
Références
- PNDS – Maladie de Pompe (Juillet 2016) : https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2016-08/pnds_-_maladie_de_pompe.pdf
- Encyclopédie Orphanet Grand Public – La maladie de Pompe : https://www.orpha.net/pdfs/data/patho/Pub/fr/Pompe-FRfrPub14v01.pdf
- Orphanet – Glycogénose par déficit en maltase acide.
- AFM-Téléthon – Glycogénose musculaire de type II (maladie de Pompe).
- Généthon – Maladie de Pompe.
- AFM-Téléthon – Maladie de Pompe : où en sont les traitements par enzymothérapie ?
- Association Francophone des Glycogénoses – Les Glycogénoses Type II : Maladie de Pompe.
- Association Vaincre les Maladies Lysosomales – Pompe – Glycogénose type 2.
Les symptômes de la maladie de Pompe
En fonction de la forme et de l’âge d’apparition, les manifestations de la maladie de Pompe varient considérablement d’un patient à l’autre et incluent :1-4
- Forme infantile (naissance jusqu’à 6 mois) : se traduit principalement par :
- une faiblesse musculaire (hypotonie) provoquant un retard moteur.
- une atteinte cardiaque : insuffisance cardiaque et cardiomyopathie hypertrophique.
- des difficultés respiratoires liées à une faiblesse des muscles respiratoires, souvent accompagnées d’infections.
- d’autres symptômes sont possibles : macroglossie, hépatomégalie, troubles de l’alimentation (difficultés de déglutition, reflux), retard de croissance, perte auditive de sévérité variable.
- Forme tardive (enfant, adolescent ou adulte) : se manifeste principalement par :
- une faiblesse musculaire progressive entraînant des difficultés à marcher, monter des escaliers ou se relever.
- une insuffisance respiratoire chronique : essoufflement, troubles respiratoires nocturnes, difficulté à tousser, infections respiratoires fréquentes.
- l’atteinte cardiaque reste rare dans cette forme de la maladie.
Références
- PNDS – Maladie de Pompe (Juillet 2016) : https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2016-08/pnds_-_maladie_de_pompe.pdf
- Encyclopédie Orphanet Grand Public – La maladie de Pompe : https://www.orpha.net/pdfs/data/patho/Pub/fr/Pompe-FRfrPub14v01.pdf
- Association Francophone des Glycogénoses – Les Glycogénoses Type II : Maladie de Pompe.
- Association Vaincre les Maladies Lysosomales – Pompe – Glycogénose type 2.
Diagnostic de la maladie de Pompe
Le diagnostic de la maladie de Pompe est suspecté en présence de symptômes musculaires, cardiaques ou respiratoires. Il repose sur les points suivants :1-4
- Examen clinique détaillé : évaluation des symptômes, notamment la faiblesse musculaire, les troubles respiratoires, et les signes d’atteinte cardiaque (insuffisance cardiaque, cardiomyopathie hypertrophique).
- Dosage des enzymes : mesure du taux de l’enzyme alpha-glucosidase acide dans le sang ou les fibroblastes, pour détecter une carence.
- Analyse génétique : identification de mutations dans le gène GAA, responsable de la maladie de Pompe. À noter que le dépistage prénatal est possible pour les couples ayant déjà eu un enfant atteint de la maladie.
- Biopsie musculaire : réalisée pour détecter l’accumulation de glycogène dans les cellules musculaires, confirmant le diagnostic dans les cas douteux.
- Imagerie cardiaque et respiratoire : échocardiographie pour l’évaluation de la cardiomyopathie hypertrophique, et radiographies ou tests de fonction pulmonaire pour détecter des atteintes respiratoires.
Références :
- PNDS – Maladie de Pompe (Juillet 2016) : https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2016-08/pnds_-_maladie_de_pompe.pdf
- Encyclopédie Orphanet Grand Public – La maladie de Pompe : https://www.orpha.net/pdfs/data/patho/Pub/fr/Pompe-FRfrPub14v01.pdf
- Association Francophone des Glycogénoses – Les Glycogénoses Type II : Maladie de Pompe.
- Association Vaincre les Maladies Lysosomales – Pompe – Glycogénose type 2.
Les diagnostics différentiels de la maladie de Pompe
Poser le diagnostic de la maladie de Pompe nécessite d’écarter :
- Maladies musculaires génétiques : affections comme la dystrophie musculaire ou la myopathie, qui peuvent provoquer des symptômes musculaires similaires, mais différenciables par les tests génétiques et les analyses enzymatiques.
- Myopathies métaboliques : troubles du métabolisme musculaire, comme la myopathie à corps de Mallory ou la myopathie lipidique, qui peuvent présenter des signes cliniques semblables, mais sont distinguables par des examens biologiques spécifiques.
- Cardiomyopathies d’origine génétique ou acquise : maladies cardiaques pouvant imiter la cardiomyopathie hypertrophique observée dans la maladie de Pompe, mais différenciables par l’analyse génétique et la présence d’une accumulation de glycogène dans les tissus musculaires.
- Insuffisance respiratoire d’origine neuromusculaire : autres affections neuromusculaires provoquant des difficultés respiratoires, mais non liées à un déficit en alpha-glucosidase acide, et confirmées par des tests fonctionnels et génétiques spécifiques.
- Syndromes de surcharge lysosomale : d’autres troubles lysosomaux, comme la maladie de Fabry ou la maladie de Gaucher, peuvent aussi entraîner des symptômes similaires, mais sont différenciés par l’analyse enzymatique et génétique.
- Maladies inflammatoires musculaires : comme la polymyosite ou la dermatomyosite, qui entraînent des douleurs et des faiblesses musculaires, mais avec des caractéristiques différentes à l’imagerie et des marqueurs inflammatoires spécifiques.
- Syndromes cardiorespiratoires génétiques : maladies rares affectant simultanément le cœur et les poumons, mais généralement distinctes par leur origine génétique et les résultats des tests de fonction respiratoire et cardiaque.
Références
- PNDS – Maladie de Pompe (Juillet 2016) : https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2016-08/pnds_-_maladie_de_pompe.pdf
- Encyclopédie Orphanet Grand Public – La maladie de Pompe : https://www.orpha.net/pdfs/data/patho/Pub/fr/Pompe-FRfrPub14v01.pdf
La prise en charge de la maladie de Pompe
La prise en charge de la maladie de Pompe repose sur une approche multidisciplinaire visant à limiter la progression de la maladie et améliorer la qualité de vie. Elle inclut principalement l’enzymothérapie substitutive, avec l’administration d’une enzyme recombinante, et des traitements symptomatiques pour gérer l’insuffisance cardiaque et respiratoire. Un suivi régulier est essentiel pour adapter les traitements en fonction de l’évolution de la maladie, incluant des évaluations cardiaques, respiratoires, musculaires et neurologiques. Des soins complémentaires comme la kinésithérapie, la gestion des infections, des troubles de déglutition, ainsi que des aides à l’alimentation et des traitements auditifs sont également nécessaires pour améliorer la qualité de vie du patient. A noter, des enzymothérapies de « nouvelle génération » sont en cours de développement, visant à améliorer la pénétration des cellules musculaires avec des enzymes plus optimisées.1-5
Références
- PNDS – Maladie de Pompe (Juillet 2016) : https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2016-08/pnds_-_maladie_de_pompe.pdf
- Encyclopédie Orphanet Grand Public – La maladie de Pompe : https://www.orpha.net/pdfs/data/patho/Pub/fr/Pompe-FRfrPub14v01.pdf
- AFM-Téléthon – Maladie de Pompe : où en sont les traitements par enzymothérapie ?
- Association Francophone des Glycogénoses – Les Glycogénoses Type II : Maladie de Pompe.
- Association Vaincre les Maladies Lysosomales – Pompe – Glycogénose type 2.
La parole aux patients atteints de la maladie de Pompe
Afin d’améliorer la prise en charge et le suivi des patients atteints de la maladie de Pompe, il est important de sensibiliser le grand public à cette maladie rare et les professionnels de santé au diagnostic et à la prise en charge adaptée.1
Améliorer l’information des patients et des professionnels de santé pour faciliter le diagnostic et optimiser la prise en charge des patients, sont les objectifs des Filières de Santé Maladies Rares, des Centres de Référence Maladies Rares, et des réseaux européens qui apportent leur savoir-faire et leur expertise. Pour la maladie de Pompe, la filière Filnemus, Filière Maladies rares neuromusculaires, et la filière G2M, Filière Maladies rares Héréditaires du Métabolisme sont en 1ère ligne.2-3
Les associations de patients ont pour objectif l’accompagnement des malades dans le parcours de soins. Les objectifs de l’Association Francophone des Glycogénoses (AFG), sont :4
- Regrouper les familles, rompre leur isolement et favoriser les échanges d’informations,
- Sensibiliser le grand public et collaborer avec d’autres associations pour faire connaître les maladies génétiques rares,
- Soutenir la recherche médicale et faciliter la participation à des essais cliniques,
- Agir à l’échelle européenne, défendre une politique sur les maladies rares et approfondir les connaissances sur les glycogénoses.
Références
- PNDS – Maladie de Pompe (Juillet 2016) : https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2016-08/pnds_-_maladie_de_pompe.pdf
- Filière Filnemus : https://www.filnemus.fr/
- Filière G2M : https://www.filiere-g2m.fr/
- Association Francophone des Glycogénoses (AFG) : https://www.glycogenoses.org/
Les spécialistes de la maladie de Pompe
Pour plus d’informations sur la maladie de Pompe, vous pouvez consulter les articles, vidéos et sites web ci-dessous :
- Filière Filnemus : https://www.filnemus.fr/
- Filière G2M : https://www.filiere-g2m.fr/
- Association Francophone des Glycogénoses (AFG) : https://www.glycogenoses.org/
- Association Vaincre les Maladies Lysosomales : https://www.vml-asso.org/
- PNDS – Maladie de Pompe (Juillet 2016) : https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2016-08/pnds_-_maladie_de_pompe.pdf
- Société Française de Neurologie (SFN) : https://www.sf-neuro.org/
- Société Française de Pédiatrie (SFP) : https://www.sfpediatrie.com/
- Encyclopédie Orphanet Grand Public – La maladie de Pompe : https://www.orpha.net/pdfs/data/patho/Pub/fr/Pompe-FRfrPub14v01.pdf
- Orphanet – Glycogénose par déficit en maltase acide.
- AFM-Téléthon – Glycogénose musculaire de type II (maladie de Pompe).
- Généthon – Maladie de Pompe.
- AFM-Téléthon – Maladie de Pompe : où en sont les traitements par enzymothérapie ?
- Association Francophone des Glycogénoses – Les Glycogénoses Type II : Maladie de Pompe.
- Association Vaincre les Maladies Lysosomales – Pompe – Glycogénose type 2.