Les points clés – Définition de l’achondroplasie
L’achondroplasie est la forme la plus courante de chondrodysplasie qui correspond à un trouble de développement des cartilages aboutissant à des anomalies morphologiques associés à des troubles du développement osseux. Elle se manifeste principalement par un nanisme rhizomélique (les patients atteignent une taille de 130 cm (hommes) et de 124 cm (femmes)), une hyperlordose ainsi qu’une une macrocéphalie avec front proéminent et une hypoplasie de la partie moyenne du visage.1
L’achondroplasie est liée à des mutations du gène du récepteur 3 du facteur de croissance fibroblastique (FGFR3) qui code un récepteur transmembranaire impliqué dans la régulation de la croissance linéaire des os longs. Le mode de transmission de cette pathologie est autosomique dominant. 80% des personnes atteintes d’achondroplasie ont des parents de taille normale : il s’agit alors de la conséquence d’une mutation de novo.1,2
L’incidence de l’achondroplasie est d’environ 1/25 000 naissances vivantes dans le monde. Environ 8000 personnes sont touchées en France.1
Pour en savoir plus sur l’achondroplasie, retrouvez les explications du Dr G. Baujat sur RARE à l’écoute, le podcast dédié aux maladies rares, en cliquant ici.
Le diagnostic peut être réalisé avant la naissance. Chez l’enfant, celui-ci repose sur la combinaison de symptômes retrouvés chez ces patients (petite taille, visage caractéristique et mains en trident), des anomalies radiologiques et est confirmé par une analyse génétique avec une mise en évidence d’une mutation dans le gène FGFR3.3,4
La prise en charge est multidisciplinaire et doit être la plus précoce possible. Au-delà des examens d’imagerie réalisés dès la naissance, un suivi notamment ORL, diététique et une surveillance du risque d’apparition de maladies cardiovasculaires seront à réaliser tout au long de la vie du patient. Plusieurs opérations chirurgicales, comme celle permettant de corriger la courbure des jambes, pourront être proposées. Un traitement médicamenteux pourra également être mis en place.5-8
Références
- Encyclopédie Orphanet du handicap – L’achondroplasie : https://www.orpha.net/data/patho/Han/Int/fr/Achondroplasie_FR_fr_HAN_ORPHA15.pdf
- Högler W, Ward LM. New developments in the management of achondroplasia. Wien Med Wochenschr. 2020;170(5-6):104-111.
- Kubota T, et al. Clinical Practice Guidelines for Achondroplasia. Clin Pediatr Endocrinol. 2020;29(1):25-42.
- Orphanet – Achondroplasie : https://www.orpha.net/consor/cgi-bin/OC_Exp.php?lng=FR&Expert=15
- Leiva-Gea A, et al. Achondroplasia: Update on diagnosis, follow-up and treatment. An Pediatr (Engl Ed). 2022;97(6):423.e1-423.e11.
- Fredwall SO, et al. Cardiovascular risk factors and body composition in adults with achondroplasia. Genet Med. 2021;23(4):732-739.
- Wrobel W, et al. Advantages and Disadvantages of Different Treatment Methods in Achondroplasia: A Review. Int J Mol Sci. 2021;22(11):5573.
- Legeai-Mallet L, Savarirayan R. Novel therapeutic approaches for the treatment of achondroplasia. Bone. 2020;141:115579.
Les symptômes de l’achondroplasie
Les symptômes l’achondroplasie sont variables selon les individus. Les personnes atteintes peuvent ainsi présenter :1-4
- Petite taille, membres courts avec rhizomélie
- Mains larges, courtes et en forme de trident, brachydactylie
- Tronc long et étroit
- Macrocéphalie avec front proéminent, hypoplasie médiofaciale
- Genu varum, bassin de petite taille, cyphose thoraco-lombaire, hyperlordose, sténose rachidienne, compression médullaire
- Hypermobilité articulaire, hypotonie
- Otite moyenne chronique, surdité, apnée
- Encombrement dentaire
- Maladies cardiovasculaires
- Obésité
- Déficit neurologique
Références
- Kubota T, et al. Clinical Practice Guidelines for Achondroplasia. Clin Pediatr Endocrinol. 2020;29(1):25-42.
- Wrobel W, et al. Advantages and Disadvantages of Different Treatment Methods in Achondroplasia: A Review. Int J Mol Sci. 2021;22(11):5573.
- Fredwall SO, et al. Cardiovascular risk factors and body composition in adults with achondroplasia. Genet Med. 2021;23(4):732-739.
- Encyclopédie Orphanet du handicap – L’achondroplasie : https://www.orpha.net/data/patho/Han/Int/fr/Achondroplasie_FR_fr_HAN_ORPHA15.pdf
Diagnostic de l’achondroplasie
Le diagnostic de l’achondroplasie est confirmé devant la présence des caractéristiques suivantes :1,2
- Symptômes : petite taille avec raccourcissement marqué des extrémités dû à la rhizomélie ; visage caractéristique ; mains en trident (élargissement de l’espace entre le majeur et l’annulaire lorsque les doigts sont écartés) ;
- Examen radiologique : raccourcissement des membres et épaississement des os, diminution progressive de la distance interpédiculaire au niveau de la colonne vertébrale, anomalies du bassin et du crâne ;
- Analyse génétique : observation d’une mutation dans le gène du récepteur 3 du facteur de croissance des fibroblastes (FGFR3).
Le diagnostic d’achondroplasie peut également être posé in utero lorsque l’un ou les deux parents sont atteints de cette maladie. Le diagnostic d’achondroplasie est également suspecté lorsqu’en fin de grossesse un raccourcissement des os longs est retrouvé chez le bébé d’un couple de taille moyenne.3
Pour en savoir plus sur l’achondroplasie, retrouvez les explications du Dr G. Baujat sur RARE à l’écoute, le podcast dédié aux maladies rares, en cliquant ici.
Références
- Kubota T, et al. Clinical Practice Guidelines for Achondroplasia. Clin Pediatr Endocrinol. 2020;29(1):25-42.
- Orphanet – Achondroplasie : https://www.orpha.net/consor/cgi-bin/OC_Exp.php?lng=FR&Expert=15
- Bucerzan S, et al. Diagnostic, treatment and outcome possibilities in achondroplasia. Med Pharm Rep. 2021;94(Suppl No 1):S22-S24.
Les diagnostics différentiels de l’achondroplasie
Les principaux diagnostics différentiels de l’achondroplasie sont les suivants :1
- Autres dysplasies squelettiques comme l’hypochondroplasie, la dysplasie métatropique, la pseudoachondroplasie ou encore la dysplasie thanatophore (types I et II) ;1,2
- Le syndrome SADDAN caractérisé par l’association d’une achondroplasie sévère, d’un retard de développement et d’un acanthosis nigricans.2,3
Références
- Kubota T, et al. Clinical Practice Guidelines for Achondroplasia. Clin Pediatr Endocrinol. 2020;29(1):25-42.
- Orphanet – Achondroplasie : https://www.orpha.net/consor/cgi-bin/OC_Exp.php?lng=FR&Expert=15
- Filière OSCAR – Syndrome SADDAN : https://www.filiere-oscar.fr/annuaire/28890/13544-syndrome-saddan.htm
La prise en charge de l’achondroplasie
La prise en charge est multidisciplinaire et une surveillance doit être instaurée le plus précocement possible.1,2
Chez les nouveau-nés, une imagerie du cerveau et de la colonne cervicale doit être réalisée le plus rapidement possible afin d’accéder au foramen magnum et de mettre en évidence la présence ou non d’une hydrocéphalie. Si une anomalie est détectée lors de ces examens, le patient sera orienté vers un neurochirurgien pour une évaluation et une éventuelle intervention chirurgicale. Indépendamment de l’imagerie et plus tard dans la vie du patient, il conviendra d’éviter toute activité à risque de blessure au niveau de la jonction cranio-cervicale. Un autre point important est d’avoir une surveillance liée au risque de développement de maladies cardiolovasculaires chez ces patients.1-4
Une polysomnographie est également à effectuer afin d’identifier la présence d’apnée du sommeil. Celle-ci pourra être traitée par adénotonsillectomie, par une perte de poids ou encore par pression positive continue des voies aériennes. Les infections de l’oreille ainsi que les otites moyennes séreuses doivent faire l’objet d’un traitement et les problèmes d’audition d’une évaluation. D’autre part, l’orthophonie est à proposer si nécessaire.1,2
La prise de poids est à surveiller dès l’enfance afin d’éviter des complications ultérieures. La courbure progressive et symptomatique des jambes peut être corrigée chirurgicalement. Pour les patients adultes, ceux-ci peuvent avoir recours à une laminectomie lombaire dans le but de traiter une sténose rachidienne.1,2
Pour en savoir plus sur l’achondroplasie, retrouvez les explications du Dr E. Schaefer sur RARE à l’écoute, le podcast dédié aux maladies rares, en cliquant ici.
Plusieurs types de traitements médicamenteux existent pour cette pathologie : des facteurs natriurétiques de type C, l’hormone de de croissance recombinante, plusieurs molécules ciblant, mimant ou inhibant le récepteur 3 du facteur de croissance des fibroblastes (FGFR3) ou encore des inhibiteurs de tyrosine kinase. L’hormone parathyroïdienne (hormone impliquée dans l’ossification endochondrale et le bon développement du tissu cartilagineux au cours du processus de croissance) et le peptide lié à l’hormone parathyroïdienne peuvent également être utilisés. Des aptamères sont également en cours de développement.5,6
Pour en savoir plus sur l’achondroplasie, retrouvez les explications du Dr M. Rossi sur RARE à l’écoute, le podcast dédié aux maladies rares, en cliquant ici.
Références
- Orphanet – Achondroplasie : https://www.orpha.net/consor/cgi-bin/OC_Exp.php?lng=FR&Expert=15
- Leiva-Gea A, et al. Achondroplasia: Update on diagnosis, follow-up and treatment. An Pediatr (Engl Ed). 2022;97(6):423.e1-423.e11.
- Irving M, et al. European Achondroplasia Forum guiding principles for the detection and management of foramen magnum stenosis. Orphanet J Rare Dis. 2023;18(1):219.
- Fredwall SO, et al. Cardiovascular risk factors and body composition in adults with achondroplasia. Genet Med. 2021;23(4):732-739.
- Wrobel W, et al. Advantages and Disadvantages of Different Treatment Methods in Achondroplasia: A Review. Int J Mol Sci. 2021;22(11):5573.
- Legeai-Mallet L, Savarirayan R. Novel therapeutic approaches for the treatment of achondroplasia. Bone. 2020;141:115579.
La parole aux patients atteints d’achondroplasie
Afin d’améliorer la prise en charge et le suivi des patients atteints d’achondroplasie, il est important de sensibiliser le grand public à cette maladie rare et les professionnels de santé au diagnostic et à la prise en charge précoce.1
Améliorer l’information des patients et des professionnels de santé pour faciliter le diagnostic et optimiser la prise en charge des patients sont les objectifs des Filières de Santé Maladies Rares, des Centres de Référence Maladies Rares et des réseaux européens qui apportent leur savoir-faire et leur expertise. Pour l’achondroplasie, la filière OSCAR (Filière Maladies rares de l’os, du calcium et du cartilage) est en 1ère ligne.2
Créée en 1976, l’association des personnes de petite taille (APPT) agit en faveur de la reconnaissance et de l’intégration des personnes de petite taille
Les actions de l’APPT concernent : 3
- La veille médicale : suivre les évolutions et participer à la recherche médicale, informer sur les différents types de nanisme et les éventuels troubles associés
- La sensibilisation des médias à la différence qu’implique la petite taille, et la promotion de toute action pouvant favoriser l’intégration des personnes de petite taille dans la société,
- Le soutien administratif : représenter les adhérents auprès des différentes instances, conseiller les adhérents dans leurs démarches administratives afin de faire valoir leurs droits.
Pour en savoir plus sur l’achondroplasie, retrouvez les explications du Mme Talbi sur RARE à l’écoute, le podcast dédié aux maladies rares, en cliquant ici.
Références
- Orphanet – Achondroplasie : https://www.orpha.net/consor/cgi-bin/OC_Exp.php?lng=FR&Expert=15
- Filière OSCAR : https://www.filiere-oscar.fr/
- Association APPT : https://www.appt.asso.fr/
Les spécialistes de l’achondroplasie
Pour plus d’informations sur l’achondroplasie, vous pouvez consulter les articles, vidéos et sites web ci-dessous :
- Orphanet – Achondroplasie : https://www.orpha.net/consor/cgi-bin/OC_Exp.php?lng=FR&Expert=15
- Encyclopédie Orphanet du handicap – L’achondroplasie : https://www.orpha.net/data/patho/Han/Int/fr/Achondroplasie_FR_fr_HAN_ORPHA15.pdf
- NORD- Achondroplasia : https://rarediseases.org/rare-diseases/achondroplasia/
- Filière OSCAR : https://www.filiere-oscar.fr/
- Association APPT : https://www.appt.asso.fr/
- Société française de rhumatologie : https://sfr.larhumatologie.fr/
- Société française de pédiatrie : https://www.sfpediatrie.com/
- Société française de neurochirurgie : https://www.sfneurochirurgie.fr/fr/
- Fredwall SO, et al. Cardiovascular risk factors and body composition in adults with achondroplasia. Genet Med. 2021;23(4):732-739.
- Högler W, Ward LM. New developments in the management of achondroplasia. Wien Med Wochenschr. 2020;170(5-6):104-111.
- Irving M, et al. European Achondroplasia Forum guiding principles for the detection and management of foramen magnum stenosis. Orphanet J Rare Dis. 2023;18(1):219.
- Legeai-Mallet L, Savarirayan R. Novel therapeutic approaches for the treatment of achondroplasia. Bone. 2020;141:115579.
- Leiva-Gea A, et al. Achondroplasia: Update on diagnosis, follow-up and treatment. An Pediatr (Engl Ed). 2022;97(6):423.e1-423.e11.
- Kubota T, et al. Clinical Practice Guidelines for Achondroplasia. Clin Pediatr Endocrinol. 2020;29(1):25-42.
- Wrobel W, et al. Advantages and Disadvantages of Different Treatment Methods in Achondroplasia: A Review. Int J Mol Sci. 2021;22(11):5573.